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Avec la stratégie du « stop and go » adoptée par le gouvernement pour faire face aux vagues successives de la pandémie de Covid-19 en France, les commerces considérés comme non essentiels ont dû se résoudre à baisser le rideau à chaque confinement. Mais la suspension de l’activité n’est pas une fatalité avec la mise en place d’un système de vente à emporter !

Des aides qui ne compensent pas le manque à gagner

L’indemnisation du fonds de solidarité – 1500€ par mois pour les entreprises de moins de 50 salariés qui subissent une perte de chiffre d’affaires de plus de 50% – n’est souvent pas suffisante pour garantir la pérennité d’un petit commerce. L’exonération totale de cotisations sociales pour les entreprises fermées totalement n’est pas davantage un horizon satisfaisant pour les commerçants, d’autant plus lorsqu’ils doivent composer avec un stock périssable. Il faut aussi noter que les ventes par le biais du click and collect n’entrent pas dans le calcul de l’indemnisation du fonds de solidarité.

Accompagner la démocratisation du e-commerce

L’autre phénomène qui incite à ne pas rester les bras croisés, c’est la conséquence du confinement et les nouvelles habitudes de consommation adoptées par les Français par la force des choses. Alors qu’on compte plus de 300 000 points de vente physiques dans le pays, le nombre de sites e-commerce a dépassé la barre des 200 000 cette année. Ils se partagent un gâteau de 115 milliards d’euros selon les chiffres de la Fevad (13,4% des ventes au détail). Des données appelées à bondir plus que d’ordinaire dans le contexte de crise sanitaire : la Fevad anticipe un taux de pénétration du e-commerce de 25% en 2025 contre 15% en 2020. Vendre en ligne n’est donc pas seulement un enjeu pour faire face à la Covid-19, et le click and collect est le meilleur atout pour les petits commerçants souhaitant jouer sur les deux tableaux afin de ne pas perdre le contact avec une clientèle de plus en plus encline à acheter via son smartphone (73% des ventes e-commerce seront réalisées sur mobile d’ici à fin 2021).

Plusieurs moyens de proposer le retrait de commande

Pour permettre le retrait en magasin d’un article, un commerce doit préalablement s’assurer que la commande a été passée par internet (ou par téléphone) et qu’elle concerne un produit effectivement disponible en stock. La réservation par mail ou via les réseaux sociaux est possible, de même que le paiement sur place. Mais un site e-commerce répond davantage aux habitudes prises par les acheteurs, en plus de gérer automatiquement l’état des stocks et l’encaissement des commandes. Deux possibilités s’offrent aux petits commerçants pour proposer du « cliqué-retiré » de manière efficace :

  • les places de marché ;
  • un site e-commerce indépendant.

Marketplace : the place to be

L’avantage de vendre sur une place de marché, c’est l’absence de budget « développement » à dégager. Il suffit de créer un compte professionnel et de renseigner ses produits. Le petit commerçant bénéficie de la notoriété de plateformes comme Cdiscount ou Rakuten, qui proposent le click and collect parmi leurs modes de livraison. En contrepartie, il faudra rogner sur la marge en raison des commissions que prélève la marketplace (10 à 20% généralement). Il existe par ailleurs des places de marché sectorielles ou régionales.

Site e-commerce : un budget à prévoir

Vendre sur son propre site e-commerce exonère de commissions… ou pas. Des solutions web comme Wix ou Shopify reposent en effet sur un abonnement mensuel et parfois une commission sur les ventes (2% environ). L’autre modèle consistant à s’appuyer sur un CMS open source comme Prestashop ou Magento permet lui aussi de déployer facilement le click and collect grâce à des modules déjà existant. Cette voie va toutefois nécessiter un budget de plusieurs milliers d’euros selon le degré de personnalisation, ainsi qu’un délai de développement qui n’en fait pas une solution en urgence. Dans tous les cas, il est possible de se faire accompagner par sa banque, la CCI ou encore par la Chambre de métiers et de l’artisanat de son territoire dans ce type de projet, qui va demander en parallèle des efforts de communication – notamment sur les réseaux sociaux – pour faire connaître sa boutique en ligne et la possibilité de retirer ses commandes en magasin.

Place de marché ou site e-commerce ? Click and collect ou livraison ? L’expert comptable peut apporter du conseil à un petit commerçant et l’accompagner dans son projet de développement digital. L’État a également développé la plateforme clique-mon-commerce.gouv.fr afin de réunir les différentes solutions à la disposition des commerçants souhaitant digitialiser leur activité.