4 conseils pour établir un prévisionnel de trésorerie

Les directions financières parlent de cash-flow, mais on parle plus volontiers de « tréso » dans les petites et moyennes entreprises. Si l’argent représente l’oxygène d’une entreprise, la trésorerie est son poumon. Il s’agit des fonds dont dispose une TPE ou une PME pour alimenter l’activité. Et une trésorerie prévisionnelle permet de cerner les mouvements à venir… À condition de s’appuyer sur des données crédibles. Nos conseils pour éviter les angles morts en matière de plan de trésorerie pour une TPE/PME.

Le prévisionnel de trésorerie, à quoi ça sert ?

La trésorerie permet de payer les employés, les fournisseurs et les diverses charges, maintenir les infrastructures et les équipements, etc. La trésorerie est constituée de flux entrants (factures réglées par les clients principalement, mais aussi crédits bancaires, apports en compte courant, aides de l’État) et sortants (salaires, taxes, consommations d’énergie, loyers, achats, etc.).

Le prévisionnel de trésorerie permet d’anticiper ces différents flux via des estimations basées sur le compte de résultat et les prévisions de vente. La visibilité qu’il apporte sur une période donnée permet de s’assurer de toujours bénéficier des fonds nécessaires au financement de l’activité. C’est un outil essentiel dans le pilotage financier de l’entreprise, et prévenir certaines difficultés pour trouver des solutions (réduire les délais de paiement clients, allonger les délais de paiement fournisseurs, etc.).

1. Privilégier les montants TTC aux montants HT

La comptabilité implique d’indiquer le montant HT des produits et services facturés, mais un plan de trésorerie doit mentionner exclusivement les montants TTC. Pourquoi ? Car le flux de trésorerie correspond aux montants TTC et non aux montants HT. Il est néanmoins conseillé de préciser le taux de TVA qui s’applique pour chaque encaissement ou décaissement.

Le paiement de la TVA fait en effet l’objet d’un mouvement de trésorerie supplémentaire, mensuel ou trimestriel, qu’il convient d’indiquer également dans le prévisionnel de trésorerie.

2. Prendre en compte la périodicité des sorties et les délais de paiement

Tout l’intérêt d’un plan de trésorerie réside dans l’état précis des fonds tout au long d’un cycle défini. Dès lors, au-delà des flux à lister de manière exhaustive, il est nécessaire de connaître leur fréquence afin de pouvoir déceler une situation à risque dans la chronologie des entrées et sorties d’argent, à savoir un solde de trésorerie négatif.

Pour cela, il faut préciser pour chaque encaissement ou décaissement sa périodicité (quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, etc.) et sa date approximative.

3. Prévoir plusieurs scénarios de trésorerie

Tout ne se passe pas toujours comme prévu. Le dirigeant d’une TPE/PME est mieux placé que quiconque pour savoir que l’improvisation s’invite plus que de raison dans la gestion quotidienne de son entreprise. Pour être armé face à un coup dur (retard de paiement, impayé, perte d’un marché, indemnités à verser, etc.), il doit pouvoir s’appuyer sur un plan de bataille pour éviter la défaillance voire la faillite de sa société.

C’est pour cela qu’il est recommandé de prévoir une trésorerie prévisionnelle selon divers scénarios : optimiste, réaliste et pessimiste par exemple. Cela permet d’anticiper les marges de manœuvre et les impacts selon l’évolution des évènements.

4. Définir un horizon en fonction de ses besoins

Quelle durée pour une trésorerie prévisionnelle ? D’après le baromètre PwC, les directions financières ont besoin d’une visibilité à douze semaines soit environ trois mois. Néanmoins, l’activité d’une TPE/PME peut parfois être liée à une certaine saisonnalité, ce qui implique des mouvements trésorerie très différents en fonction de la période dans l’année. Auquel cas une trésorerie prévisionnelle à douze mois sera recommandée.