6 leviers pour prévenir le risque de défaillance pour une TPE/PME

La vie d’une entreprise n’est pas un long fleuve tranquille. Que ce soit sur le plan financier, juridique, commercial ou en matière de ressources humaines, de nombreuses embûches peuvent faire chuter une TPE ou une PME en atteignant sa trésorerie, sa compétitivité ou encore sa réputation.

Mettre en place une gestion financière rigoureuse

La première cause de faillite pour une petite ou moyenne entreprise est une mauvaise gestion financière. Pour éviter cet écueil, il est donc primordial de veiller à maintenir une trésorerie saine. Pour cela, le chef d’entreprise doit garder un œil constant sur les flux de trésorerie, via un tableau de suivi quotidien ou hebdomadaire pour mieux anticiper les besoins. Les efforts doivent également porter sur l’optimisation du besoin en fonds de roulement (BFR), par exemple en réduisant les délais de paiement clients et en négociant des délais fournisseurs avantageux afin de réduire la pression sur la trésorerie. Il est par ailleurs possible de diversifier les sources de financement (prêts bancaires, crédit-bail, affacturage, aides publiques). Enfin, la réalisation d’un audit des dépenses va permettre de raboter des charges fixes excessives et ainsi mieux maîtriser les coûts.

Ne pas négliger le pilotage stratégique et organisationnel

Le chef d’entreprise est le garant de la vision stratégique de sa boîte. Ses équipes doivent pouvoir se référer à une feuille de route, des process, autant de jalons qui balisent les missions de chacun et les performances escomptées. Il est donc essentiel de mettre en place un plan stratégique avec des objectifs à court et moyen terme pour entraîner une TPE ou une PME sur le chemin de la compétitivité. Il convient de mettre en place dans le même temps des outils de gestion et des indicateurs de performance tel que le suivi régulier des marges, du chiffre d’affaires ou encore du taux de transformation.

Faire des choix stratégiques suppose par ailleurs d’être en mesure d’en assumer les conséquences, afin qu’elles ne conduisent pas la société à la défaillance. Le dirigeant doit pour cela être dans l’anticipation des difficultés. La réalisation d’analyses prévisionnelles et la conception de scénarios de crise sont indispensables pour préparer des plans d’actions correctifs en cas d’erreur stratégique.

Diversifier l’activité et adapter le modèle économique

Au quotidien, le chef d’entreprise navigue dans un environnement incertain et imprévisible. Il doit donc en permanence évaluer les risques et les incertitudes, à l’instar par exemple de l’impact de l’IA sur son marché ou d’une hausse des coûts de l’énergie. Plusieurs bonnes pratiques peuvent aider une TPE/PME à se prémunir d’une défaillance :

  • élargir la clientèle pour ne pas dépendre d’un seul donneur d’ordre ou d’un marché spécifique ;
  • développer de nouveaux produits ou services pour rester compétitif en innovant régulièrement ;
  • implémenter de nouveaux outils numériques, par exemple en utilisant le digital pour améliorer la visibilité et la gestion (e-commerce, CRM, ERP).

Maîtriser les risques et la conformité

Une TPE ou une PME est à la merci d’un incident majeur, là où une ETI ou un grand groupe dispose de la surface financière pour encaisser un coup dur. En clair, une petite ou moyenne entreprise n’a qu’un droit modéré à l’erreur. Elle se doit d’être particulièrement rigoureuse dans la gestion des risques clients et fournisseurs en vérifiant la solvabilité de ses clients (assurance-crédit, analyse financière) et en diversifiant ses fournisseurs pour éviter les ruptures d’approvisionnement.

Une défaillance d’entreprise peut aussi provenir du terrain judiciaire. Le respect des obligations légales et fiscales est à ce titre vital pour se protéger de sanctions en cas de non conformité aux réglementations en vigueur. La sécurisation juridique des contrats est l’autre volet à ne pas négliger : rédiger des contrats solides limite le risque de contentieux. Encore une source possible de nuisance : la réputation. S’assurer de la satisfaction client et répondre aux avis sur internet est le meilleur moyen de désamorcer le moindre bad buzz !

Qualité des ressources humaines et management

Le capital humain est capital dans la réussite d’une entreprise. Encore plus dans une entreprise composée de moins de 50 salariés où chaque profil prend davantage d’importance. Le recrutement est alors un enjeu sensible et doit s’assurer d’apporter les compétences recherchées, mais aussi dans la mesure du possible de cibler des profils polyvalents. La formation continue est un autre levier pour permettre à l’entreprise de rester compétitive en « upgradant » le savoir-faire des équipes afin de les adapter aux évolutions du marché. Autre élément trop souvent négligé par le dirigeant d’une TPE ou d’une PME : la motivation et l’engagement des salariés. Instaurer un bon climat social va limiter le turnover, favoriser la productivité et ainsi contribuer à éloigner le risque de défaillance dans un contexte concurrentiel.

Tirer profit de l’accompagnement à disposition

Seul on va plus vite, à plusieurs on va plus loin. Dans cet ordre d’idées, le chef d’entreprise doit non seulement veiller à constituer des équipes compétentes et engagées, mais aussi s’entourer de professionnels avisés. Le recours aux experts-comptables et conseils est constitutif de la réussite d’une société. L’expert comptable notamment est le partenaire privilégié des TPE et PME pour optimiser la gestion et agir en amont des difficultés qu’elles peuvent rencontrer pour mieux les éviter ou les corriger.

Un dirigeant peut aussi s’appuyer sur des dispositifs d’aides (Bpifrance, Région, État) et des réseaux professionnels pour bénéficier d’échanges et d’opportunités.